jeudi 2 février 2017

L'attente / 16.



j'attends l'attente qui jamais ne vient quand on l'attend
j'attends l'attente qui toujours se montre là où je ne suis pas se cache là où je suis
j'attends l'attente qui dans son honnêteté se devrait de ne pas se dérober à mon épuisement
j'attends l'attente qui emporterait tous mes espoirs déçus en un grand souffle bleu
j'attends l'attente comme le prédateur chaud sa proie assoiffée
j'attends l'attente qui ravirait de son chant voluptueux mes oreilles gorgées de vacarme
j'attends l'attente qui rougirait nue de mon regard sauvage implorant raide
j'attends l'attente comme le pêcheur somnolant dos au monde vide au monde
j'attends l'attente qui me serrerait si densément que j'en exploserais de soulagement
j'attends l'attente son visage son sourire son humeur sa langue sa peau son sang son tissu
j'attends l'attente comme on attend la mort croyant jouir de la vie
j'attends l'attente pour qu'elle repousse recule refoule reprogramme ma vie qui va comme elle tient
j'attends l'attente comme un médicament oublié au fond d'une fiole au fond d'un tiroir au fond d'une chambre
j'attends l'attente pour qu'elle libère les derniers fantasmes obscurs de mon cerveau absent abscons
j'attends l'attente en sa joie simple lisse ouverte humide douce
j'attends l'attente qui me regarderait me prendrait la main me demanderait comment vas-tu



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